vendredi 14 novembre 2014

Mathilde est revenue



la femme d'à côté, je lui ai écrit et je n'étais pas la seule, dans le cadre d'un concours organisé pas la Cinémathèque française, Télarama etc...à l'occasion de l'exposition François Truffaut;
mon lot de consolation, à part les deux places pour l'expo que je ne pourrai voir, est de publier la lettre sur ce blog...

Je t’ai écrit tant de fois depuis que nous sommes voisins, surtout pendant mes blanches nuits et jamais quand nous nous sommes fréquentés comme on disait encore à l’époque, époque bénie où je n’arrivais pas à réaliser qu’une belle fille comme toi puisse s’intéresser à moi ; je ne t’ai rien dit de mes sentiments alors…il fallait jouer à fond la décontraction de l’amour à vingt ans et puis un jour tu es partie.

J’étais sonné, je n’ai pas fait les quatre cents coups pour autant
mais je pensais à ta peau si douce et à tous les baisers donnés et volés.
Et puis il y a six mois voilà que tu t’installes dans ma vie ou plutôt sur mon palier. Bien sur nous nous vouvoyons poliment quand nous échangeons les politesses d’usage. Je me demande sans cesse si tu m’as reconnu, si tu fais semblant, ou pire, rien de tout cela, néant?


Oui je fais toujours ce rêve étrange et pénétrant d’une femme qui ne m’est pas inconnue et qui m’aime…va-t-elle le comprendre... si proche et si lointaine …


Je ne pense pas pour autant à un domicile conjugal mais à celui que nous élirons au gré de nos envies, chez moi, chez toi, chez nous...


Si j’ai le courage de te faire parvenir cette lettre je rentrerai ce soir par le dernier métro du samedi pour ne pas tourner en rond dans mon appartement à attendre que ta porte s’ouvre.
Te souviens-tu de notre passion pour Johnny Guitare et de tout l’argent de poche dépensé pour le voir chaque fois qu’on le programmait à Paris ou en banlieue. 
Lie to me…

« Dis moi un mensonge. Dis moi que toutes ces années tu m’as attendu. Dis le moi.

-         Toutes ces années je t’ai attendu.

-         Que si je n’étais pas revenu tu serais morte.

-         Si tu n’étais pas revenu je serais morte.

-         Pas une seconde tu n’as cessé de m’aimer.

-         Pas une seconde je n’ai cessé de t’aimer. »






Et si je me dégonfle encore une fois je t’inviterai au cinéma demain. J’ai vu qu’on passait au Comédia le film de Truffaut la femme d’à côté  et je me dirai tout penaud mais content de t’avoir près de moi vivement dimanche !