en savourer une c’est merveilleux.
Je m’extasie sur cette Doyenné du Comice qui n’a
rien à envier à la duchesse d’Angoulême ou à celle de Bérère, une beaujolaise parfumée qu’on rencontrait autrefois dans nos contrées.
Il y en a qui sont Beurré et Hardy en plus
Que la petite Louise est Bonne!
L’Angelys avec sa robe brune s’étale sur les marchés
d’hiver mais elle n’arrive pas à la cheville d’une Williams fondante, elle
rappelle parfois cette passe-crassane passable et rugueuse dont on nous a gavés.
Quand la poire est dégueulasse elle le fait savoir
rapidement, mais parfois on se laisse avoir par son bel aspect, et c’est à
l’ouverture du fruit que l’on découvre cette masse brunâtre, ce morceau
d’éponge.
Pour le dessert je ne dédaigne pas une Belle-Hélène.

Les poires d’Angoisse, très mauvaises crues, sont
paraît-il excellentes cuites.
En confiture elle se marie volontiers avec un peu de
coing.
Garder une poire pour la soif pourquoi pas mais surtout de quoi se fendre la poire, on se
souvient davantage de la réplique des guignols Christine ! fais
péter une petite poire ! que du vers de Victor Hugo en
« réponse à un acte d’accusation » :
J’ai dit au long fruit d’or : Mais tu n’es
qu’une poire !