Que sont donc ces temps où parler des arbres est presque un crime
Puisque c'est faire silence sur tant de forfaits?
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arbre de la liberté Bayeux |
J'ai déjà cité ces vers de Brecht du poème « à
ceux qui viendront après nous » et aujourd’hui les forfaits ne sont guère silencieux,
ils ont noyés dans le maelstrom et la cacophonie de l’information. Certains
passent aux oubliettes très vite, d’autres sont commentés, plus rarement
analysés… ceux qui relèvent de la palinodie (mot que je viens de découvrir synonyme de désaveu, rétractation, revirement, volte-face) sont aussi nombreux que les pâquerettes dans un pré printanier.
Alors je vais parler des arbres, quelques arbres…
Mon premier sera le jacaranda, ce
flamboyant bleu-violet qui réussit à embellir les quartiers les plus
ternes.
Au Japon ils
fleurissent au début du printemps avec les sakura (cerisiers ornementaux) et
Pretoria est la ville du jacaranda.
L’arbre de Judée s’exhibe depuis
longtemps dans nos cités. Il y a une trentaine d’années une collègue me
racontait qu’une de ses amies était partie en Israël et s’était extasiée sur
l’arbre de Judée découvert lors de ce voyage… La première a fait remarquer à la
seconde qu’il y en avait un magnifique dans la cour de son immeuble !
J’ai appris en allant au musée de
Charlieu qu’il y avait des mûriers mâles et femelles; il y a deux spécimens
magnifiques devant le musée. N’ayant pas pu les prendre en photo je joins celle d’une plantation de mûriers
dans mon quartier.
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il faut du monde pour faire la ronde |
Il parait que c’est le plus vieil
arbre du monde, l’arbol del Tule, cyprès
de Montézuma, 41m de haut, 42m de circonférence. De fait son âge est inconnu et
oscille entre 1200 et 3000. Il est surnommé l’Arbre de la Vie en raison de
toutes les représentations d’animaux qui sont censées être visibles sur son
tronc noueux. Une légende Zapothèque prétend qu’il a été planté il y a 1400 ans
par Pechocha, un prêtre d’Ehecatl, le dieu du vent des Aztèques.
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forfait du castor |
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au bord de l'Yzeron |
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tilleul plongeant |
Je reviens dans l’hexagone, et
même dans ma zone avec des arbres rencontrés ça et là au gré de mes balades.
Je termine avec l’araucaria,
appelé aussi désespoir des singes car ses branches possèdent des centaines
d’épines très pointues.
Une anecdote savoureuse :
Françoise Hardy était l’invitée de Mireille Dumas pour parler de son livre
autobiographique, le désespoir des singes… et autres bagatelles. A la fin de sa
présentation elle évoque pourquoi elle a choisi ce titre, son réconfort trouvé
auprès des arbres dont elle enserre le tronc… Et Pierre Palmade, l'autre
invité, de rétorquer que ce n’était pas mal pour quelqu’un qui
avait vécu trente ans avec un mec qui s’appelle Dutronc !