J’ai déjà cité Boris Vian affirmant que le poète écrit sous le coup de l’inspiration. Il rajoute qu’il y a des gens à qui les coups ne font rien.
Même dans la douceur de l'automne les bribes d’écriture esquissées me font rougir de honte et périr d’ennui, alors la pirouette de secours eh bien c’est Boris !
Il régnait en ce temps-là
Grande pénurie de bûches
Et le baron de Trucmuche
Possédait un bien beau bois
Apprenant cette disette
Il se présente au palais
Et sans tambour ni trompette
Propose au roi sa forêt
Je veux bien qu'on me les coupe
Car il fait vraiment très froid
Je veux bien qu'on me les coupe
Et chacun se réchauffa
Un jour, un tout jeune auteur
Est convoqué fort ému
Chez un célèbre éditeur
Qui lui dit: je vous ai lu
Il y a cinquante pages
De trop dans votre bouquin
Coupez-les, et je m'engage
A vous éditer demain
Je veux bien qu'on me les coupe
Répond l'auteur pris de court
Je veux bien qu'on me les coupe...
Et il eut le Prix Goncourt
Dans le harem du Sultan
Celui-ci, furieux, s'écrie:
Qu'on m'amène Abou-Hassan!
Abou-Hassan, écout'moi
Je te nomme Grand Ennuque!
Abou-Hassan le reluque
Et dit: Je ne marche pas
Je veux bien qu'on me les coupe
Si j'accepte ce truc-là
Je veux bien qu'on me les coupe...
Alors, on les lui coupa.
les paroles sont de Boris Vian, la musique de Goraguer
![]() |
il me fait penser à quelqu'un...mais à qui? |