samedi 18 avril 2015

entre la poire et le fromage


Etre une bonne poire c’est une chose,

en savourer une c’est merveilleux.

Je m’extasie sur cette Doyenné du Comice qui n’a rien à envier à la duchesse d’Angoulême ou à celle de Bérère, une beaujolaise parfumée qu’on rencontrait autrefois dans nos contrées.

Il y en a qui sont Beurré et Hardy en plus

Que la petite Louise est Bonne!

L’Angelys avec sa robe brune s’étale sur les marchés d’hiver mais elle n’arrive pas à la cheville d’une Williams fondante, elle rappelle parfois cette passe-crassane passable et rugueuse dont on nous a gavés.

Quand la poire est dégueulasse elle le fait savoir rapidement, mais parfois on se laisse avoir par son bel aspect, et c’est à l’ouverture du fruit que l’on découvre cette masse brunâtre, ce morceau d’éponge.

Je suis un peu chochotte, je reproche à la Conférence son bout très effilé et difficile à éplucher.

Pour le dessert je ne dédaigne pas une Belle-Hélène.

Mais qu'est-ce qu'elle a ma pomme? Je n’aime pas qu’on se fiche de ma poire aurait dit Louis-Philippe à Daumier.

Les poires d’Angoisse, très mauvaises crues, sont paraît-il excellentes cuites.

En confiture elle se marie volontiers avec un peu de coing.

Garder une poire pour la soif pourquoi pas mais surtout de quoi se fendre la poire, on se souvient davantage de la réplique des guignols  Christine ! fais péter une petite poire !  que du vers de Victor Hugo en « réponse à un acte d’accusation » :


J’ai dit au long fruit d’or : Mais tu n’es qu’une poire !