samedi 1 mai 2021

péché capital

 

Ce premier mai pluvieux, gris et triste invitait au voyage à travers le cinéma américain. J’ai choisi un film vu et revu…pour Gene Tierney, pour l’histoire, pour la jubilation que ce film ait échappé à la censure.

Péché mortel (Leave Her to Heaven) de John M. Stahl m’a propulsée encore une fois dans les délices de la friandise savourée par avance. La première fois, au CNP Terreaux, j’avais poussé un Oh de ravissement quand l’héroïne baisse son livre et cela avait fait rire le spectateur derrière moi. Il est vrai qu’ensuite j’ai essayé de voir tous ses films et elle est sublime, forcément sublime dans Laura, un autre de mes doudous de cinéma.

Mais aucun n’égale en noirceur, en folie possessive et meurtrière, son personnage de Péché mortel. Ce film commence comme un mélo flamboyant en diable et en beauté et dévie vers le film noir bien noir…

La censure a essayé de supprimer la scène où elle se laisse choir dans l’escalier et je ne sais comment elle a été sauvée (la scène) mais il est vrai que cela aurait enlevé un morceau de choix à l’intrigue.

C’est le premier film en couleurs de J. M. Stahl, tourné en extérieurs et je désespérais de voir deux de ses films, Images de la vie et Le secret magnifique. Douglas Sirk en a fait des remakes; pour le deuxième il n’a pas changé le titre et l’autre c’est le célèbre Mirage de la vie. Il a été projeté lors du festival Lumière 2016, version restaurée…tout ça, Lana Turner flamboyante…c’était la troisième fois que je le voyais mais je n’étais pas immunisée pour autant et je n’étais pas la seule à pleurer…Chasse aux trésors fructueuse à la bibliothèque, au silo j'ai pu emprunter le coffret avec les deux secrets...et j'ai réservé Images de la vie.

« Visage d’ange et cœur de ténèbres ». C’est ainsi que Martin Scorsese décrit la vénéneuse héroïne de ce film antidote à la grisaille et à l’ennui.