mardi 7 septembre 2021

Rocco et son frère

 

Alain Delon crevait l'écran dans Le guépard et ici dans Rocco et ses frères


Je n’ai jamais évoqué Jean-Paul Belmondo. L’ironie de la déprogrammation fait qu’Arte a passé hier au soir Le voleur avec Belmondo à la place d’Un flic avec Delon.

La légèreté n'était pas de mise quand la journaliste d'Inter demandait hier au soir aux auditeurs de dire quel était leur Belmondo, le nouvelle vague ou l’aventurier, Michel Poiccard (A bout de souffle) ou Rocco (100 000 dollars au soleil) ? Que veut-on avec ce genre de question ? du sensationnel, de la comparaison, du clivage, de l’intellectuel contre le populaire et j’en passe ?

Les deux acteurs sacrés monstres ont tourné pour la première fois dans « Sois-belle et tais-toi ». Le litige a commencé à propos de grosseur de... caractères! « Nous n’avons que deux petits rôles mais Alain a son nom écrit en plus gros sur l’affiche de promotion » fait remarquer Belmondo. La fièvre monte sur le tournage de Borsalino quand la Paramont présente en gros titre « une production Alain Delon » alors qu’un accord stipulait qu’aucun nom ne devait faire de l’ombre à l’autre. Le tribunal donne raison à Belmondo et les deux acteurs deviennent très très amis…mais aucun film mémorable ne jaillira de cette amitié.

Au décès d’Alain Delon on entendra certainement les mêmes commentaires, d’un côté l’acteur « italien » (Visconti, Antonioni, Zurlini…), de l’autre les rôles de flic ou voyou (Melville, Verneuil, Deray…).

A propos de tendre voyou un petit épilogue avec Ferdinand taxé d’anarchiste moral et intellectuel à la sortie de Pierrot le fou et la jolie ligne de hanche de Marianne.