jeudi 29 novembre 2012

Une petite entreprise



Julio Cortazar, dans Cronopes et Fameux, donne des instructions pour pleurer, pour chanter, pour monter un escalier ou tuer des fourmis à Rome…   

En voici quelques unes pour monter un club SM

Il faut que le lieu soit accueillant mais aussi un peu inquiétant, une cave aménagée en grotte fera l’affaire. La clé de votre réussite sera la maîtresse de cérémonie que vous embaucherez ; il vous faut être très vigilant sur le profil recherché et la rédaction de votre annonce, et bien sur vous devrez la tester pour évaluer ses compétences : dominatrice, pas jusqu’à la caricature ; maternelle, c’est exclu ; de l’empathie juste ce qu’il faut pour être attentive au bien être des clients et sa meilleure qualification résidera dans sa capacité à endosser plusieurs rôles et à passer de l’un à l’autre avec aisance… comme sur ses différents talons hauts.

mais non pas celui-ci
Apportez un soin particulier à la qualité des accessoires, surtout les fouets, qui doivent laisser quelques traces sans cingler la peau ni l’amour-propre et aussi les menottes, les lanières, les masques…

ni celui-là...
Si vous possédez un appartement ou mieux une maison avec une pièce en sous-sol, n’hésitez pas, cela confèrera un caractère un peu secret à votre installation.

Pour le mobilier je vous suggère des canapés et non des lits, qui évoquent trop la conjugalité, quelques miroirs sans abuser de la chose, on n’est pas dans la rubrique voyeur ; pas trop de rouge ni de noir cela sent son XIXème siècle et le blanc labo est à bannir également.
c'est peut-être mieux...

Il est important que vous ayez des notions de psychologie, en particulier pour ce qui concerne les groupes…savoir repérer les nouveaux, les timides du fond de la classe, les rivalités et surtout les pervers. Je ne doute pas du succès de votre entreprise si vous mettez un peu de corps à l’ouvrage.

Quant à contacter Madame Robbe-Grillet je vous le déconseille, elle a  certainement d’autres chats à fouetter, et ne lésinez pas sur la qualité et l’amour du travail bien fait.





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