vendredi 15 novembre 2019

Les aventures de Léonie


A l’heure où le voyage d’une femme politique ambassadrice des pôles sort des glaces je voudrai évoquer celui de la première femme à se rendre au Spitzberg à 19 ans en 1839. Elle s’appelle Léonie d’Aunet. 

Quelque années plus tard elle est découverte en flagrant délit d’adultère avec Victor Hugo, on peut dire qu’elle a fait partie de MeToo Victor Hugo et les âges de ce cheptel se sont échelonnés de 17 à 77 ans en moyenne, la fourchette la plus haute est certainement l’âge d’Adèle….

Si je m’attarde sur ce fait divers avant d’aller plus loin dans ce voyage c’est pour la suite…Léonie est incarcérée à St Lazare avec des criminelles et des prostituées puis transférée dans un couvent où elle subit un séjour forcé de 3 mois, elle n’a le droit de voir ses enfants qu’une heure par semaine (le divorce était interdit). Hugo invoquera l’immunité parlementaire.

Libérée mais mise au ban de la société Léonie se met à écrire pour gagner sa vie. « Voyage d’une femme au Spitzberg » sera publié en 1854 et connait un très grand succès. Les critiques, qui avaient déjà fortement disculpé le poète au dépens de Léonie ont plus tard dévalorisé son travail (elle a écrit des romans après son récit dans le nord).
« La Recherche » met les voiles en direction du pôle Arctique le 17 juillet 1839, elle embarque de nombreux scientifiques et a l’espoir de préciser le fameux passage du Nord-Est. Léonie et son compagnon (le peintre de l’expédition) avaient quitté Paris fin mai pour la rejoindre via la Hollande, l’Allemagne, le Danemark, la Suède et la Norvège pour arriver à Hammerfest le 15 juillet. Au retour ils passent par la Laponie, la Finlande…et la recherche rapporte 17 tomes et 5 atlas de superbes gravures. 



Léonie avait renoué avec Hugo, était devenue une amie intime d’Adèle…et apprend par elle l’existence de Juliette…qu’Hugo refuse d’informer de sa liaison avec Léonie. Juliette ignorant l’existence de Léonie (qui a d’ailleurs été sacrifiée à la maîtresse légitime) cela paraît bizarre dans un milieu parisien où les ragots étaient certainement déjà un sport national.
La postérité n’a retenu son nom que dans quelques notes de bas de page des biographies de Victor Hugo.
Je ne sais si les maîtresses à répétition étaient comptabilisées à chaque fois…

 

J’ai souri en découvrant dans la bibliographie mention du livre de J. Savant La vie sentimentale de Victor Hugo en 6 volumes !


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