mardi 12 avril 2011

Ré-création

Je n’ai pas encore publié dans ce blog, des jeux de langage. En voici quelques uns….

Un proverbe détourné dans l’Aubrac après observation sur le terrain :
La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin  
La pluie du soir le pousse à boire

Et quelques néologismes :
calinoir : recoin cachette pour les câlins du soir
schizo-frêne : arbre des forêts de l’inconscient dont les branches deviennent phosphorescentes à la tombée de la nuit
biofatigue : sentiment de lassitude causé par l’envahissement de la religion bio, idem pour fatiguécolo
lézardo : ado qui aime paresser au soleil et qui a parfois des difficultés à se lever le matin 
zone étérogène : zone particulièrement sensible en période chaude
shishiteux : fumeur de shit radin
bébéatitude : attitude béate devant un bébé

Mais dans le domaine des détournements, des jeux où il y a souvent gros à gagner et peu à perdre je préfère ce que font les autres…

J’ai particulièrement aimé 
Quand Françoise Hardy parlait devant Mireille Dumas de son livre et de son amour pour les arbres, dont elle étreignait le tronc… Pierre Palmade lui fait remarquer que c’était intéressant en ayant vécu trente ans avec un mec qui s’appelait Dutronc !  

Quand j’ai lu que Flaubert s'était écrié dans ses dernières heures « Je vais mourir et cette pute de Bovary va vivre ! »

Que Corneille ait eu le culot d’écrire dans Polyeucte (acte I, scène 1)
«Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle,
Et le désir s’accroît quand l’effet se recule :
Ces pleurs, que je regarde avec un œil d’époux,
Me laisse dans le cœur aussi chrétien que vous. »
 
Que Victor Hugo ait inventé un calembour/ville pour sa rime dans La légende des siècles (Booz endormi)
« Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ;
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l’ombre
Brillait à l’occident, et Ruth se demandait, »

Et dans « La belle Hélène » d’Offenbach :
« Je suis l’époux de la reine, poux de la reine, poux de la reine…. »
« Ce roi barbu qui s’avance, bu qui s’avance, bu qui s’avance… »
 
La strophe rajoutée de Tristan Bernard
Peut-être que je serai vieille,
Répond Marquise, cependant,
J’ai vingt-six ans, mon vieux Corneille
Et je t’emmerde, en attendant.

au poème de Corneille
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux, 
Souvenez-vous qu’à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.

Le double zeugma de Desproges « Après avoir sauté son petit-déjeuner et sa belle sœur le petit prince reprit enfin ses esprits et une banane. »

Un des souvenirs de Georges Pérec
Je me souviens que le lendemain de la mort de Gide, Mauriac reçut ce télégramme « Enfer n’existe pas. Peux te dissiper. Stop. Gide. »

Et pour terminer, dans la même veine, avec le professeur Froeppel (un peu frappé) de Jean Tardieu et ses petits problèmes et travaux pratiques :

Sachant que vous êtes immortel, comment organiserez-vous vos journées ?

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