samedi 27 août 2011

Vor dem Frühstück

 
Le livre d’allemand que j’avais en seconde est un monument, pour certains ce serait plutôt un fossile, et le sous titre de l’ouvrage est : Phantasie und Wilklichkeit… pour ce qui est de Wirklichkeit, la réalité, on ne trouvera pas dans ce livre des éléments pour la vie quotidienne, tout au plus des planches grammaticales à la fin. Quant à la Phantasie, l’imagination, Gemüt, le sentiment, Sehnsucht, la nostalgie…. à fond la caisse, et même des passages en gothique !

A propos de passage, c’est une seconde langue que je « prenais » alors comme première langue, j’étais donc volontaire, pourtant les 2 années précédentes avaient été conduites d’une main de fer par une prof (psycho-rigide dirait-on maintenant), mais le charme avait opéré, et je crois que cette littérature, ces légendes, du roi des Aulnes à la Lorelei, me faisaient plus rêver que les textes insipides d’anglais comme  A tea at Mr. Picwick  et  Bound for Oregon.

Quand nous étions en Allemagne, l’été 90 je crois, les enfants se fichaient de ma figure car je ne savais pas lire la carte du resto, ne connaissais pas le vocabulaire usuel, en particulier le mot poubelle ; certes, mais je pouvais citer le mot Abfälle, et le texte de Rilke auquel je le référais, qui parle des exclus et des déchets de l’humanité…

Toujours lors de ce voyage, quand nous avons découvert la prodigalité des petits déjeuners allemands, nous nous étions amusés à faire deux photos ; sur l’une nous rentrions le ventre et creusions les joues, vor dem Frühstück, sur l’autre on se laissait aller, pansus et repus, nach dem Frühstück

Si j’écris ce texte maintenant, c’est avant de partir 18 jours en Allemagne, avec deux semaines de cours au Goethe Institut de Dresde, et même si je suis atypique pour être évaluée avant les cours, au moins je ferai un peu rire les Allemands avec mes bases très XIX siècle…

Une petite joke pour défendre cette langue, c’est un Allemand sur le sol français, qui dit : « che ne comprends pas, on dit que l’allemand est une langue ddure, guttturale, et pourtant quand on traduit : Siehst du den kleinen Fluss, der fliesst dort in dem Tal, ça ddonne en français :
Regarte la p’tite riffière qui koule là-bas tans la ffallée





Et j’aurais au moins des photos modernes  pour nach dem Frühstück !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire