jeudi 12 janvier 2012

La religion du père


Sur quoi écrire en ce début d’année? 

Ce sont les 10 mots 2011 qui sont à l’origine de mon blog mais les 10 mots 2012, qui vont voir du côté de chez Rousseau, vont peut-être y rester car ils ne m’inspirent guère…

J’ai été abasourdie, comme d’autres, par la proposition de M. Dukan (la tentation est grande de changer la voyelle) de faire une option anti-obésité au bac, mais François Morel l’a très bien torché vendredi dernier sur FI.

J’ai découvert en cette fin d’année le blog de Pascale Robert-Diard qui tient les chroniques judiciaires du Monde. Celle du juge et la pendule (publiée le 23 décembre) est pas mal, mais ce qui retient mon attention aujourd’hui concerne Elisabeth Roudinesco, historienne, entre autres, de l’histoire de la psychanalyse, et Judith Miller, je ne sais pas ce qu’elle est à part fille de Lacan.

La seconde accusait la première d’avoir trahi les volontés d’un mort dans son livre Lacan, envers et contre tout.
Mme Roudinesco écrit en effet : «Bien qu’il eût émis le vœu de finir ses jours en Italie, à Rome ou à Venise et qu’il eût souhaité des funérailles catholiques, il fut enterré sans cérémonie et dans l’intimité au cimetière de G. »


A l’audience du 16 novembre, qui a duré près de 3 heures, on imagine la haute teneur des débats, qui n’ont sûrement pas porté sur la jouissance féminine quoique… avec un final de l’avocat de Mme Rudinesco qui réclame : « le doute, fût-il grammatical, doit bénéficier à l’accusé ».
 



Le tribunal a rendu son jugement le 11 janvier et refuse le bénéfice de la bonne foi à E. Roudinesco qui a été condamnée pour diffamation. Je ne sais si cela fera jurisprudence, ou prudence tout court quant au pouvoir d’un mot fût-il (futile ?) un imparfait…


Je n’userai pas du subjonctif pour donner quelques éléments très subjectifs. Judith Miller m'est plutôt indifférente (léger euphémisme pour pas très sympathique), son mari, Jacques-Alain Miller (contrepèterie tellement Yau de Poêle que je n’ose…si si osons! Aller-Malain) ayant-droit moral de Lacan également,  les amis de Lacan lui ont fait un procès à l'issue duquel l'Association a été déboutée, c’est vertigineux ce que ça brasse dans le marigot des grands Autres, fussent-ils amis ou parents du Maître et Elisabeth Rudinesco m’a paru assez imbue de sa personne quand je l’ai entendue dans deux conférences.

Dans la dernière, à propos du livre déjà cité, elle n’a eu de cesse de dire que si elle n’avait pas beaucoup côtoyé Lacan, hormis petite fille car il venait souvent chez elle, sa mère en revanche l’avait bien bien bien connu, et à la lumière de cette affaire, ou à la pâle lueur de ses zones d’ombre, en imaginant ces deux femmes se montrant les dents dans ce prétoire, je ne peux m’empêcher de faire une sauvage interprétation débridée…et si cette rivalité rendue publique mettait à jour le fantasme de l'une d'être l'autre fille illégitime de Lacan  ? en tout cas y’a du signifiant dans l’imaginaire de la filiation.

Pour sortir de ce huis clos très parisien une petite tranche d’utopie avec les naufragés du fol espoir (Hélène Cixous)

Et si nous y allions ? Si nous cherchions la lune sur la terre ? De quoi aurait-elle l’air ? Elle serait blanche, brillante et vierge. Ce serait une île. Imaginons. On pourrait y tracer le modèle de l’humanité future. On dessinerait la démocratie idéale 3000 ans après Eschyle.



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