A
l’heure de la débâcle électorale de dimanche dernier, à l’heure où France 2
diffuse le dernier épisode d’Apocalypse sur la guerre de 14, présentée par
Marie Drucker comme hors normes, je pense plus que jamais aux Thibault, mentionnés brièvement dans
une note précédente.
Ils m’avaient laissée au bord du chemin, orpheline
mais riche de leurs pensées, de leurs réflexions, de leurs
contradictions, de leurs illusions…oui oui ! je les identifie complètement à leur créateur,
Roger Martin du Gard et ses pages sur la guerre, l’engagement politique, les idéaux du progrès et de la raison…sont aussi fortes que
celles sur la famille, l’autorité du père, la décision de mettre fin à une
agonie… et la tirade d’un ministre en 1918 sur le bien mentir (Epilogue, tome 3,
page 375) pourrait (ou a du) en inspirer plus d’un.
« …bien mentir ! ce qui n’est pas
toujours facile, veuillez le croire ! Ce qui exige une longue expérience,
et une ingéniosité, un esprit d’invention, qui ne soient jamais à court. Il y
faut une espèce de génie…Et, je peux l’affirmer : l’avenir nous rendra
justice ! Dans ce domaine du mensonge utile, nous avons, en France,
accompli des prodiges depuis quatre ans ! »
L’amie qui m’avait incitée à lire les Thibault me
parlait de Georges Duhamel et de sa chronique des Pasquier en 10
tomes.
Je me suis dit que j’allais tenter l’aventure et je
m’étonnais de n'en trouver aucun en rayon à la bibliothèque.
J’ai demandé à la bibliothécaire qui a répondu à ma
question, de fort mauvaise grâce, personne genre excédée qu’on lui demande
quelque chose, Duhamel c’est vieux tout ça, carrément dégoûtée, la date de
péremption est largement dépassée…que faire d’une chronique du passé ?
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