mardi 11 juin 2013

Trois films made in USA


Pour reprendre la main, qui rechigne à prendre la plume, un petit billet de cinéma avec le film de Jeff Nichols, Mud, sur les rives du Mississippi, deux adolescents, le fleuve, la découverte d’une île, dans cette île un bateau échoué dans un arbre et dans ce bateau un homme…

Le film de Robert Redford, sous surveillance, ne faisait pas partie de la sélection cannoise, il donne l’occasion de voir deux actrices, Susan Sarandon et Julie Christie et fait resurgir du passé le Weather underground. Ce groupe d’opposition à la guerre du Vietnam s’appelait initialement les Weathermen en référence au  weatherman de la chanson de Bob Dylan subterranean homesick blues

 you don’t need a weatherman to know which way the wind blows


Je ne sais s’il pleuvait à Cannes pour le film d’ouverture mais c’est l’occasion de s’abriter un moment chez Gatsby dans sa propriété de Long Island, c’est la fête, le champagne coule à flot, les plateaux de coktails circulent dans les jardins bleutés. Peu importe que le film de Baz Luhrmann soit fidèle ou non au livre, à quoi bon radoter et comparer, plus grand monde se souvient du film avec Robert Redford et Mia Farrow. 

La demeure de Gatsby, cette maison où il offrait à tous les phalènes de passage la splendeur d’un ciel étoilé  serait un peu encombrante pour figurer dans la rubrique de Manderley, ne serait-ce que parce qu’elle est trop réelle et qu’elle peine à refléter son rêve, cette petite lumière verte à la pointe de la jetée de Daisy.

"Gatsby le Magnifique c'est l'histoire d'un mec né dans une famille de bouseux qui croise le chemin d'une blonde pétée de tunes et qui mettra tout en oeuvre pour la faire rêver, jusqu'à se travestir" dit le blogueur Moncinéma.
Fitzgerald, sous le nom de Thomas Parke d'Invilliers, un des personnages de l'Envers du Paradis, écrit cet épigraphe:
Coiffe-toi donc du chapeau d'or, si ça doit l'éblouir;
Si tu sais bondir comme un acrobate, fais-le devant elle;
Qu'elle s'écrie enfin:"O amant coiffé d'or, amant aux bonds d'acrobate, 
Tu dois être à moi!"


On peut s'éclipser doucement, pas besoin de refermer la porte, et pour ceux qui n’ont pas lu le roman, je laisse le soin à Bernard Franck de vous allécher « …dépêchez-vous de lire Gatsby le magnifique, la grande maison de West Egg avec ses vingt hectares de pelouses et de jardins, sa piscine de marbre, son lierre vert cru, va bientôt se rallumer et être envahie par des gens impossibles. Profitez du calme. »

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