samedi 21 octobre 2023

pas l'amour, plus la guerre...

 

Faisons la grève de l’amour pour forcer les hommes à faire la paix…c’est ce que propose Lysistrata aux femmes de Sparte, de Béotie, du Péloponèse…pour mettre fin aux guerres des cités grecques qui se rangent derrière l’une ou l’autre des deux rivales, Athènes et Sparte.


Calonice « Et que pourrions-nous faire, nous, les femmes, de malin ou d’incroyable, nous qui passons nos journées assises, toutes pomponnées, toutes mignonnes, avec nos petites robes safran, nos manteaux et nos belles chaussures ? Lysistrata : Eh bien c’est justement ça qui va nous sauver j’espère : les petites robes jaunes, les parfums, les belles chaussures, le maquillage, les petites chemises transparentes… Calonice : Ah bon ? Et comment ?» 

Mais ce n’est pas gagné ! quand le projet est dévoilé…Calonice « Jamais ! Je ne le ferai jamais ! Que la guerre suive son cours ! » et d’autres réactions fortes en gueule et vertes en verbe. Lysistrata réussit à les convaincre de résister par la forme passive et de mener une grève du sexe tant que la guerre durera, de s’emparer de l’Acropole, les hommes n’auront accès ni au sexe ni à l’argent nerf de la guerre.

Lysistrata n’agit pas pour son salut personnel, elle veut celui de la Grèce entière. Elle est le témoin parfois amusé, parfois agacé, des relations entre les hommes et les femmes, en particulier quand celles-ci ne veulent plus honorer leur promesse d’abstinence.

Lysistrata : Ah, les femmes…quelle belle bande de salopes ! Pas étonnant qu’on écrive des pièces contre nous ! C’est Euripide qui a raison : on est bonnes qu’à une chose…(à Lampito) Mais toi, ma petite Spartiate, si tu te mets de mon côté on peut encore tout sauver. Aide-moi s'il te plaît.

Lampito : Par Castor et Pollux, c’est très beaucoup pénible, pour des femmes, de roupiller toutes seules, sans une bite. Mais tout de même, on a aussi bien nécessitude de la paix ! Alors d’accord.

 

La comédie est jouée en 411, alors qu’Athènes est au bord de la défaite. Aristophane se fait le porte-parole de ses concitoyens, exaspérés, et imagine de laisser la parole aux femmes, à une femme, Lysistrata : « Raison ? Comment ça, raison, imbécile ? Vous preniez des décisions désastreuses et il n’aurait fallu faire aucune remarque ? (…) A votre tour d’écouter nos conseils et de vous taire, comme nous auparavant. Nous allons vous remettre sur le droit chemin. »


 

 

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