dimanche 3 juillet 2011

Brèves de quartier

Encore un mariage princier, un nouveau prince est appelé araignée…mais non c’était le père qui s’appelait Rainier, lui il s’appelle Albert comme tout le monde !

L’introduction n’a rien à voir avec la suite car le quartier dont je veux parler n’a avec le rocher monégasque que la caractéristique d’être touristique… maintenant surtout.

Il s’agit du vieux Lyon dont je présente quelques aspects de quand j’étais jeune

Nous habitions un grand appartement à côté de la ficelle (le funiculaire, plutôt les, car un « monte » à St Just, l’autre à Fourvière), la propriétaire, bourgeoise charmante, habitait la même allée.

J'étais sortie en début de soirée acheter un litre de vin à l’épicerie comptoir de la place de la Trinité, en bas du Gourguillon, ouverte tard le soir, avant que les épiciers Tunisiens prennent la relève.

Dans le fond du café il y avait une tablée de petits vieux (on ne disait pas encore personnes âgées ). La porte s’est ouverte et j’ai vu du remue-ménage dans le fond de la salle, une femme s’est levée, rajustant sa perruque qui avait glissé sous le coup de l’émotion, et s’est écriée « ben alors ça m' la coupe, père Dudu, pourquoi t’es descendu ? on s’en occupait bien de tes chats ! » et j’ai réalisé que le père Dudu était en pantoufles et pyjama, qu’il était certainement descendu, à pied bien sur, de l’Antiquaille (l’hôpital qui était en face du théâtre romain), qu’il voulait peut-être faire un dernier câlin à ses chats, et je suis restée bien bête avec ma bouteille de rouge à la main…

Le boucher de la même place était un sacré numéro, et si l’un de nous s’avisait de demander un petit steak, eu égard à nos finances, il avait intérêt à faire attention à l’intérêt que prenait le boucher à nourrir un solide gaillard et à lui refiler un gros pavé. Ce boucher entre un jour à l’épicerie d’en face et demande une menthe à l’eau, silence radio ; il réitère sa demande, une fois, deux fois, le silence s’installe, personne ne bronche…cinq minutes plus tard il lâche en maugréant « comme d’habitude » et là comme par magie le petit ballon de rouge apparaît sur le comptoir.

Rue St Jean il y avait aussi une épicerie tenue par les sœurs Chabert,  qui ressemblaient à des bonnes sœurs, toujours vêtues de noir et pas si bonnes  car elles étaient très radines. On était obligé  d’y aller pour changer la bouteille de gaz.

Une charcuterie, toujours dans la même rue, la grand-rue du quartier , et à peu près à l’emplacement du restaurant sur la photo ci-jointe (angle place Neuve/rue St Jean).
C’était plutôt bon marché et je me souviens d’un monsieur venu acheter un jour pour 70 centimes de couennes.

Toujours rue St Jean, un minuscule troquet tenu par une petite vieille toute sèche, un poêle noir ronflant au-milieu de la pièce, et la particularité de ce lieu, où ne venaient que des vieux (certainement des pays Ardéchois) était la relation très mystérieuse qu’entretenait la patronne avec Nasser car elle ne cessait de répéter : « ce Nasser il vaut pas un clou ! »

A propos de poêle, le nôtre, un magnifique Leau en fonte émaillée, trônait dans le couloir, et chauffait tout l’appartement. Et la réserve à charbon était dans la cuisine, polluant allégrement et c’était bien le cadet de nos soucis…

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