mardi 8 novembre 2011

Tendancieuses critiques

Deux films à l’affiche sur le politique sont sortis la même semaine, l’un, français, nous parle de l’exercice de l’Etat, l’autre, américain, des marches du pouvoir. Le petit bonhomme de Télérama est hilare pour le premier, et OK c’est un très bon film avec Olivier Gourmet, grand acteur.
Pour le second le bonhomme fait un peu la moue, c’est pas mal, d’après leurs critères…et ce qui m’intéresse ici c’est le ton employé par les deux critiques.

L’exercice de l’état : phrases courtes, impératives (Regardez le ministre des transports. Il se bat pour un gros dossier…) qui racontent le film comme si on était trop cruchon pour le découvrir tout seul et se terminent en beauté : ce film là manquait. Il nous comble.

Les marches du pouvoir : classique mais efficace ou comment descendre un film sans en dire vraiment du mal. J’ajoute que le film de Clooney est aussi bien que l’autre, affûté et passionnant, mais là il est d’emblée catalogué, actualité brûlante ? non car sans âge (mais le film est d’actualité quand il rejoint les déçus du président en exercice), d’un classicisme discret, ce qui n’est visiblement pas une qualité, et diffuse une impression de déjà-vu, et pire son pedigree, appartenance à la tradition hollywoodienne de l’adaptation théâtrale hyper dialoguée…ça c’est uniquement l’intro, de longues phrases, et tout au long une condescendance peut-être jalouse envers George Clooney ?, les Américains ? les beaux mecs ?…et même un ton chochotte outré quand il espère que l’auteur de la pièce a inventé au moins une partie des turpitudes racontées !

Je n’ai pas encore lu la moindre critique sur Toutes nos envies  qui sort demain, mais j’ai entendu et vu pas mal le réalisateur, les acteurs (ils sont partout)…je doute d’ailleurs qu’il y ait des critiques négatives tellement ce film est encensé, ah ces deux juges, comme ils sont merveilleux, en plus le temps leur est compté….ah mais quand on aime on ne compte pas, et puis l’émotion et le cinéma français c’est un grand amour, on s’en fout si ça dégouline, il va détrôner Intouchables, de toute façon une émotion en chasse une autre, comme une info et toutes nos pensées… Je préfère Vincent Lindon en homme acteur premier ministre dans l’excellent film d'Alain Cavalier (Pater) qu’en maître-nageur sauveur et en juge pourfendeur. Entendre que Marie Gillain s’est battue pour avoir le rôle donne la mesure de l’avidité qui règne aussi dans les coulisses du film dit social, sociétal ou socio-lacrymal.

Ce matin la journaliste de FI disait en parlant de l’impossibilité pour les deux héros d’avoir une relation amoureuse : « y’a pas photo, ils sont pris tous les deux » quelle grâce, quel style, mais enfin Emmanuel qu’est ce qui t’a pris de confier les droits de ton livre, dans lequel l’écriture pouvait mettre à distance l’intime et l’émotion, à un fabricant de guimauves ?[1]



[1] Si je vais voir le film et que je le trouve bon je ferai mon mea culpa

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